Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/588

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huissiers de Paris envoyés pour les chercher, refusèrent plus explicitement encore, se fondant maintenant sur l’insinuation du privilége, formalité après laquelle aucun prisonnier ne devait plus être transporté hors la ville. On somma le chapitre de consentir l’enlèvement des deux prisonniers. Le grand-chantre répondit que messieurs du chapitre estoient maistres des prisons, attendu l’insinuation du privilége de monsieur sainct Romain ; et que l’arrêt du parlement défendait qu’aucun prisonnier fût transféré hors la ville. Conséquemment, ils ne pouvaient tolérer l’enlèvement de Dubosc et de la femme Le Thuillier. Bientôt les espérances de la famille Dubosc furent réalisées. Le jour de l’Ascension, Nicolas Dubosc et sa complice levèrent la fierte. Nul doute que, sans toutes ces longues procédures, ils auraient été condamnés et exécutés avant l’insinuation. Le danger imminent qu’avait couru Dubosc aurait dû être pour lui un avertissement de mieux vivre à l’avenir. Mais les inclinations perverses de ce jeune homme étaient incorrigibles. Précédemment il avait tué en duel, sur les bruyères de Saint-Julien, près Rouen, le précepteur des enfans de M. Châlon. Dès l’année qui suivit celle où il avait levé la fierte, il tua, près de la porte Cauchoise, à Rouen, le fils d’un tavernier de Dieppe, pour un sujet des plus frivoles. Cette fois, l’indulgence des hommes était épuisée pour lui ; arrêté et mis en