Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

due aux mérites de la bienheureuse vierge Marie et du bienheureux saint Romain. » Outre que ces deux clauses nous paraissent un argument de plus contre la fable de la gargouille et contre celle de la concession qu’aurait faite Dagobert ; par elles aussi nous apprenons ce qui valut à l’église de Rouen le beau privilège dont elle s’énorgueillit si long-tems. C’est qu’elle avait l’insigne honneur d’être à la fois sous le patronage de la sainte Vierge et sous celui de saint Romain[1], son ancien évêque. Sans doute elle était glorieuse et fière des saints prélats qui l’avaient illustrée dès les premiers siècles. Elle révérait comme ses protecteurs et ses intercesseurs auprès de Dieu, saint Nicaise, saint Mellon, saint Ouen, saint Ansbert, saint Victrice ; mais c’était de saint Romain qu’elle avait fait choix, pour être, avec la sainte Vierge, son patron principal. Dans ses plus anciennes chartes, on la voit mêler ensemble le nom de Marie et celui de saint Romain, ses patrons, ses génies tutélaires[2].

  1. « De beato Romano, nostro, post sacratissimam virginem matrem, patrono prœcipuo, meliùs senti. » Péroraison de la Réfutation, par le chapitre, de la Response de Me. Denys Bouthillier.
  2. « Ad omnipotentis Dei laudem, ad beate et gloriose semper que virginis Marie honorent et beati Romani aliorumque sanctorum gloriam. »
    (Charte de Mars 1292, inédite jusqu’alors, et qui se trouve publiée pour la première fois dans cet ouvrage.) Voir les Pièces justificatives.