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Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/80

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Encore au xvie siècle, le grand portail du parvis de la cathédrale s’appelait le Portail Sainct Romain ; celui de gauche (en regardant l’église) Portail Sainct Jehan ; celui de droite Portail Sainct Estienne. Pour une église, c’était un titre à des faveurs, à des priviléges spéciaux, que l’honneur d’exister sous le vocable d’un saint de renom. Combien de prérogatives valut à l’abbaye de Saint-Denis le patronage d’un des premiers prédicateurs de la foi dans les Gaules, et à l’église de Tours celui de saint Martin ! Saint Romain était dans cette classe. Né de parens illustres, alliés, il paraît, à la famille qui régnait alors, sa vie avait eu beaucoup d’éclat. Son nom, l’avantage qu’avait la métropole de Rouen de le citer comme son patron, avaient bien pu aider cette église à obtenir la permission de délivrer, chaque année, un prisonnier. Cette faveur avait été accordée à la cathédrale de Rouen, première église de la province, à la cathédrale de Rouen dédiée à la sainte vierge et à saint Romain, ou plutôt, comme le disait expressément une charte de 1299, que nous aurons occasion de citer ailleurs, le privilège avait été octroyé à la sainte vierge Marie et au bienheureux saint Romain[1]. D’ailleurs, à l’époque où, selon nous, cet usage s’introduisit dans Rouen, c’est-à-dire, soit pendant l’usurpation d’Étienne

  1. Livre d’ivoire, manuscrit de la bibliothèque publique de Rouen.