Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/129

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ce genre, qu’il regardait comme une usurpation sur les droits de la couronne. Aucun événement n’étant venu, toutefois, pendant les treize années qui suivirent l’édit de 1753, justifier les appréhensions du chapitre de Rouen, peu à peu cette compagnie avait repris confiance ; et, après la permission qui lui avait été accordée par le roi, en 1756, de faire, dans le mois de juillet, la cérémonie du prisonnier, qui n’avait pu avoir lieu le jour de l’Ascension, elle ne devait point s’attendre à une difficulté qui lui fut faite en 1766, et qui pouvait paraître un commencement d’hostilités contre son privilége jusqu’alors épargné.

1766. Lettre du ministre Bertin, qui inquiète le chapitre sur le sort du privilége de la fierte.

En 1766, le jour de l’Ascension, le chapitre avait élu et le parlement lui avait délivré le sieur Desmarets et le sieur Dubuisson, accusés d’avoir tué, de complicité, un ouvrier maçon, à la suite d’une querelle qu’ils lui avaient faite, parce qu’il était passé auprès d’eux sans les saluer. Peu de tems après, le premier président Hue de Miromesnil reçut une lettre de M. Bertin, relative à cette double élection ; « Sa Majesté a été surprise que ce privilége ait été étendu à deux coupables, écrivait le ministre, et elle désire en savoir la raison. Je présume que ces deux particuliers étant poursuivis pour le même crime, il a paru naturel de faire grâce à tous deux, et je l’ai dit au roi. Mais lorsqu’il se trouvera de pareilles circonstances, Sa Majesté