Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/130

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désire d’en être instruite avant que les coupables soient délivrés ; et elle me charge aussi de vous demander si le privilège du chapitre de Rouen est fondé sur quelques titres ou seulement sur l’usage[1]. » Cette dernière question parut bien autrement inquiétante que le reste de la lettre ; on se demanda si ce n’était point dans ce post-scriptum qu’il fallait chercher la véritable pensée du ministre, du roi lui-même ; et encore une fois, mais à plus juste titre que jamais, l’alarme fut au chapitre. Heureusement pour le privilége, le parlement et M. De Miromesnil son chef étaient dans les dispositions les plus favorables à l’église de Rouen. Embrassant cette affaire avec chaleur, M. De Miromesnil s’entoura de tous les documens qui lui étaient nécessaires pour plaider la cause du chapitre ; et ce ne fut qu’après trois mois de recherches, d’études et de réflexion, qu’il adressa au ministre Bertin une lettre ou plutôt un véritable mémoire étendu et curieux, sur le privilège de saint Romain. Il commençait par en montrer l’antiquité immémoriale, énumérait les diverses lettres-patentes de nos rois qui avaient confirmé le chapitre dans sa possession ; il n’oubliait pas celles données par Louis XV lui-même, en 1756, pour permettre au chapitre de faire, un des quatre dimanches de

  1. Cette lettre est du 15 juin 1766, et se trouve dans les Registres secrets du parlement.