Aller au contenu

Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de saint Romain, et le firent mander à la barre de la cour. Là, ils remontrèrent « que eux estant en leurs habitz d’esglise pour luy déclarer qu’ilz avoient insinué le privilége au parlement, il avoit prononcé une sentence de condamnation au fouet, et, par plus grand contemnement, il avoit faict exécuter la dicte sentence, après qu’on luy avoit eu signifié la dicte insinuation. » M. De Médine chercha à se justifier. La sentence dont on se plaignait avait, dit-il, été rendue une heure avant l’arrivée des chanoines. Cette sentence une fois rendue, il avait bien fallu la notifier au condamné ; prononcée, elle avait dû être immédiatement exécutée ; car, alors, « luy bailly avoit les mains liées, et il ne pouvoit faire autrement que de la faire exécuter. » M. Delaporte, procureur-général, dit que « depuys que l’on avoit commencé à labéfacter (corrompre) le privilége, la religion s’en ressentoit. On ne pouvoit reprocher à M. De Médine d’avoir agi par malice, il n’avoit esté meu que du zèle du bien public. Mais, de quelque dévotion et affection de justice qu’il eust esté meu, il connoissoit les usages, et auroit deu, avant que de prononcer la sentence, prier les chanoines de se retirer, plustost que d’attenter au privilége. » Le parlement fit défense au bailli de Rouen de prononcer et faire exécuter, désormais, une sentence criminelle après que le privilége aurait été insinué au parlement et que les chanoines se seraient