Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/28

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marquis s’excusa sur son peu de moyens, ce qui n’était que trop véritable. Mais il fallut enfin en passer par là, et consigner cette somme, énorme pour lui. « J’en aurois encore donné davantage, si je l’eusse eu (écrivait-il depuis), pour me sauver la vie et l’honneur. » Mais quelques mois après l’Ascension, le marquis de l’Ospital voyant que, malgré la délivrance par lui obtenue au moyen du privilége, ses ennemis le tourmentaient, le ruinaient et contestaient la validité de son élection, ne put s’en taire, et supplia instamment le chapitre de s’interposer pour qu’on lui rendît son argent : « Je ne l’ay donné, disait-il, que dans la créance que je jouirois du privilége… ; mais n’en jouyssant pas, et après tant de sousmissions, d’expiations publiques et inutiles, que j’ay faites, il ne seroit pas juste qu’il m’en coustast encores une si grande somme. C’est un dépost faict sous condition, et qui doit estre rendu, la condition n’estant pas accomplie. » Le chapitre en corps était certainement étranger à tout ce tripotage dont deux ou trois seulement de ses membres s’étaient mêlés à son insu. Les chanoines se plaignirent à la princesse ; ils lui dirent qu’ils étaient scandalisés qu’on eût exigé cette somme, dont M. De l’Ospital « avoit donné une partie au-delà de sa bonne volonté » ; qu’on l’eût versée dans leur coffre, et qu’on « eust ainsy semblé achepter leurs suffrages. » Mais leur mécontente-