Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/321

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escouades des deux compagnies, avec leurs armes, savoir : celle de la Cinquantaine, au côté droit ; celle des arquebusiers, au côté gauche. Mais, sans nous embarrasser davantage de l’ordre dans lequel marchait cette escorte, nous dirons qu’elle était toujours utile pour contenir une foule indiscrète et tumultueuse, et que, dans des tems de trouble, elle sauva quelquefois la liberté et peut-être la vie de quelques prisonniers élus, que poursuivaient avec acharnement et fureur des ennemis indignés de les voir échapper au supplice. Sans cette escorte armée et nombreuse, on aurait vu tomber peut-être le gracié du chapitre sous les coups d’un père dont il avait tué les fils, d’enfans dont il avait immolé le père ; ou, du moins, on l’eût vu enlever au chapitre qui l’avait délivré ; et ainsi aurait été attristée, ensanglantée peut-être, une brillante solennité de joie, de grâce et de pardon.

Au reste, il y avait des disputes sur la préséance dans d’autres rangs où il semble qu’on aurait dû être préoccupé de plus graves pensées ; les religieux de la Madeleine, jaloux des chanoines de Saint-Lô, qui marchaient entre ceux de Notre Dame et les chapelains, voulurent souvent, au xve siècle, entreprendre de marcher avec eux, malgré les défenses du chapitre. En 1478, 1479 et 1480, il y eut sur cela de longs débats. Le 13 mai 1480, jour de l’Ascension, il fallut, pour les empêcher de se