Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/325

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concours du peuple dont les yeux ne pouvoient se rassasier des merveilles de cette solemnité. » Anciennement, et encore au xve siècle, l’archevêque de Rouen était tenu d’officier pontificalement à cette messe, s’il était à Rouen, et de donner ensuite, à son choix, ou à dîner ou deux sols à chacun des quatorze diacres et sous-diacres qui l’avaient assisté à l’autel[1].

Pour le prisonnier, après qu’il s’était présenté à chacun des chanoines, on le conduisait dans la chapelle de la Sainte-Vierge, derrière le chœur, où il trouvait réunis les confrères de Saint-Romain, qui lui adressaient aussi des avertissemens. Puis, il se rendait avec eux dans la chapelle de Saint-Romain, où il entendait une messe basse, qui était dite à son intention par le chapelain de la confrérie de Saint-Romain. A l’offertoire, il se levait, et allait baiser la patène que le chapelain lui présentait ; alors il ôtait les chaînes qu’il avait eues jusqu’à ce moment entortillées autour de son bras, et les mettait dans le bassin, pour offrande au saint son libérateur[2]. Le chapelain, après cette basse-messe, lui faisait une remontrance pour le préparer à la confession qu’il devait faire, le lendemain, au grand-pénitencier. Après la grand’messe, les

  1. Anciens rituels manuscrits de la cathédrale de Rouen.
  2. « Te que votiva pietas quolannis
        » Compede donet. »