Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/45

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Le chapitre et le parlement déférèrent aux ordres du roi, et la fierte fut levée, cette année-là, par le sieur D’Eschallou, qui avait tué le sieur De Miraumont, procureur fiscal à Condé-sur-Noireau. Le sieur D’Eschallou, religionnaire depuis quelques annees seulement, avait, après ce meurtre, fait de nouveau profession de la religion catholique, apostolique et romaine. Il ne nous appartient pas de rechercher si son abjuration avait été désintéressée. Toujours est-il que, sans elle, il n’eût pas été admis à lever la fierte, le privilége de saint Romain étant réservé exclusivement aux catholiques.

1672. Le parlement sollicite une déclaration qui l’aurait rendu l’arbitre suprême du privilège.

Nous avons vu le conseil casser successivement Le pariemrnt plusieurs arrêts du parlement de Normandie, qui avaient déclaré dignes ou indignes du privilége, des prisonniers élus par le chapitre. Ces décisions avaient mécontenté et humilié le parlement, qui voulait toujours être juge, en dernier ressort, de l’élection des prisonniers désignés pour lever la fierte. C’était, chez cette compagnie, une idée fixe et héréditaire ; elle voulut la faire consacrer par une déclaration royale. Son premier président, M. Pellot, la servit chaudement, dans cette rencontre, auprès du roi et des ministres, et en 1671 et 1672, on s’occupait de dresser une déclaration sur le privilége de saint Romain, qui aurait été très-favorable aux prétentions du parlement, et qui, par exemple, aurait interdit tout recours au