Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/52

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part. » N’est-il pas piquant de voir cette allégation se vérifier, dès cette année même ? En se prêtant de si bonne grâce à favoriser des protégés du parlement, le chapitre voulut-il prouver qu’il était sans rancune, ou bien esquiver les obstacles qu’eût peut-être rencontrés un autre choix ; ou bien encore, et j’incline pour cette hypothèse, montrer à messieurs du parlement qu’ils avaient quelquefois besoin de lui ?

1674.

Cette prérogative du chapitre de Rouen était connue partout en France, et lorsqu’un grand coupable, digne d’intérêt à de certains égards, ou protégé par des gens puissans, avait en vain sollicité la clémence royale, ses protecteurs tournaient leurs regards vers Rouen, dont l’église exerçait, chaque année, un si rare et si beau privilége. En 1674, un provençal, d’un endroit voisin de Grignan, avait tué son fils ; mais, sans doute, ce crime déplorable offrait quelques circonstances qui, s’il est possible, en atténuaient un peu l’horreur. Quoi qu’il en soit, la comtesse de Grignan, dont le mari était lieutenant-général en Provence, avait écrit à la marquise de Sévigné sa mère, pour la prier de s’intéresser à ce malheureux, et elle avait touché un mot de la fierte. Madame De Sévigné répondit à sa fille : « Je ne vois pas bien par où l’on peut demander la grâce de cet honnête homme dont l’assassinat est si noir : les criminels qui sont délivrés