Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/649

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Biétris et Martin Le Roux. A quoy icellui geollier respondi que il ne savoit point les ordonnances. Et le dit Martin qui avoit esté, l’année passée, ès dictes prisons, dist à iceulx de chappitre, en soy adréchant au dit tabellion : Vous savez bien que ce n’est pas accoustumé, et que, l’année passée, vous ne les eustes point ; et savez certainement que je les avoye et tenoye ; et estoie assiz entre vous deux chappellains, le dit tabellion et ung autre ausquelz le dit Martin parloit. Et, ce jour, se partirent, et allèrent hors des dictes prisons. Et, lendemain qui fu mardi, retournèrent, aprés disner, environ 3 heures, iceulx de chappitre, que il qui deppose ne sauroit nommer, sinon le dit Alespée et Baudribosc, et les mena par toutes les chambres du dit hostel et prisons ; et leur offrit que ilz prinssent telle chambre comme il leur plairoit, hault ou bas ; et offry que sa femme, enffans et gens lussent miz hors du dit hostel, afin que aucun ne peust veoir ne oyr chose que féissent les dits de chappitre, et que il qui deppose fust par eux enfermé à tout ses cléfz en une chambre en dit hostel, tellement que il ne peust véoir ne oyr aucune chose que ilz voulsîssent faire, et que il leur déist que on lui avoit deffendu par justice, que il ne baillast les dictes cléfz ; et, ce fait, se départirent iceulx de chappitre hors des dictes prisons. Et, le jour de mercredi ensiévant, retournèrent iceulx dessus nommez et ceulx de leur compaignie, avecques des autres que il ne sauroit nommer. Aus quelz il fist ouverture et offry monstrer tous iceulx prisonniers et bailler lieu convenable et honnourable que il avoit ordonné, ou autre comme dessus. A quoy les ditz chanoines respondirent par la bouche des dits Alespée qu’ilz voulloient avoir les dictes cléfz, en demandant se il estoit advisé de les leur baillier et délivrer. Ausquel le dit geollier depposant respondi que il estoit très-courouchié en son cuer que, pour les dictes cléfz, deust venir aucune esclandre, et doubloit faire préjudice au roy et que il n’en fust reprins ou aprouchié. Mais, pour oster le dit esclandre, leur bailleroit les dictes cléfz, eu leur priant que ilz ne le voulsîssent nottifier ne dire, et le faisant en confession. Et, de fait, les bailla et mist ès mains du dict Alespée qui les tint ung poy ; et puis, les rendi au dit depposant geollier, disant que, par ceste voye, ilz ne les prendroient point, se il n’alloit dehors des dictes prisons. El le dit geollier offry envoyer hors des dictes prisons toutes ses dictes gens, femmes et enffans, et que ilz l’enfermassent il qui deppose à la clef en sa chambre. Et, atant, se partirent iceulx de chappitre des dictes prisons, sans visiter ou parler aus dits prisonniers ou aucun d’eulx, jà soit ce que il leur offrist et promut à genoulx que ainsi le féissent. Et, atant, se partirent des dictes prisons, et aujourd’huy retournèrent au matin, et demandèrent se il qui deppose estoit advisé ; et il respondi tout en la propre forme et manière, comme le jour de mercredy, en soy mectant à genoulx devant iceulx, que ainsi le voulsîssent faire. Et bailla et mist es mains du dit Alespée les dictes