tout était pour le mieux dans la meilleure école des beaux-arts possible.
J’ai quelque scrupule à répéter l’objection qu’ils considéraient comme la plus forte contre mon système, et qu’ils ont eu le courage d’énoncer tout haut.
« On fera faire, disaient-ils, son tableau par son maître. »
Il me semble difficile de se figurer M. Ingres avec soixante élèves, Delaroche avec un nombre au moins aussi grand, occupés toute leur vie à faire les tableaux des concurrents au prix de Rome, et j’ai cru d’abord à une plaisanterie. Mais non ! — il m’a fallu leur répondre :
« On ne fait jamais l’ouvrage d’un autre. »
On peut donner des conseils à son élève, à son ami, retoucher quelques parties défectueuses de leur œuvre. C’est ce qui arrive tous les jours. Nous recherchons les observations des hommes supérieurs, nous nous plaisons à écouter leurs conseils, nous nous efforçons de les mettre à profit dans notre tableau, sans qu’ils s’en croient pour cela les auteurs.
Mais faire le tableau d’un autre ! si Baudry, si Gérôme, si Hébert faisaient le tableau d’un de leurs élèves, ils feraient un Baudry, un Gérôme, un Hébert… et alors ils le signeraient, et ils auraient raison.