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L’ATELIER D’INGRES.

peuvent pas faire supposer qu’il ait sur sa palette les tons vigoureux et chauds que l’on admire dans ses copies.

Il s’éprit en Italie de la peinture à fresque, fit de nombreuses recherches, traduisit même un traité sur cette peinture par Cellino Cellini, exécuta beaucoup d’essais en ce genre, et voulut introduire en France, ou plutôt y acclimater cette manière de peindre ; malheureusement, il le fit avec un peu de précipitation : les murs qu’on lui confia, humides et salpêtrés, ne pouvaient supporter de décoration d’aucun genre ; sa peinture ne résista point. Au Campo-Santo même, et dans mille endroits, la fresque se dégrade en Italie. Il y a de plus à Paris, pour des peintures religieuses et extérieures, un cas de destruction facile à prévoir, immanquable, celui d’une révolution, où les pierres et les balles ont aussi vite raison d’une œuvre d’art que le salpêtre le plus invétéré. Que de peine, de science et de talent perdus pour le pauvre artiste !

C’est à Mottez que je dois les renseignements dont je me suis servi pour exécuter la fresque de l’église de Saint-Germain en Laye. Non-seulement il m’apprit tout ce qu’il savait au point de vue matériel, mais il peignit devant moi, et me fit peindre sous ses yeux dans son porche de Saint-Germain l’Auxerrois. Comment oublier