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L’ATELIER D’INGRES

me faisait me rencontrer avec le maître, nous frappait tous les deux ; mais je pus expliquer l’effet que nous avaient produit les paroles de M. Ingres, en lui disant :

« Comment avez-vous pu supposer, Monsieur, que je me permettrais de faire un changement, même le plus insignifiant, à une œuvre de vous, à plus forte raison un changement de cette importance ?

— C’est vrai… c’est vrai… vous avez raison ; mais je regrette pourtant que cet essai n’ait pas été tenté. Il est trop tard maintenant. C’est très-bien, et merci encore de ce témoignage d’affection que vous m’avez donné. »

À ce propos, j’ajouterai quelques mots aux réflexions que j’ai déjà faites sur les copies.

J’ai revu ma copie[1] du portrait de M. Bertin assez longtemps après l’avoir faite. Je l’ai trouvée noircie. Lorsque je la fis, le portrait avait déjà pris une teinte plus foncée, les tons violacés avaient disparu : il avait fait son effet, ou à peu près. Pour copier ce que j’avais devant les yeux, je dus me servir de tons semblables à ceux de l’original, mais qui noircissent d’autant plus qu’ils étaient, quand je les employai, du ton de

  1. Cette copie appartient à madame Léon Say, fille d’Armand Bertin.