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OUVERTURE DE L’ATELIER.

parfaitement pour les arrangements bien simples de cette installation.

Notre atelier était petit, rue des Marais, dans une maison qui avait une autre entrée rue des Beaux-Arts. Il touchait à celui de M. Ingres, mais sans communication. Quand nous fûmes plus nombreux, il nous céda pour quelque temps celui qu’il occupait, et où plus tard il devait exécuter le Plafond d’Homère et le Saint Symphorien.

Pour le moment, l’atelier que nous occupions nous suffisait de reste ; car, le jour où j’en fis les honneurs à mes nouveaux camarades, nous n’étions encore que sept ou huit au plus.

J’ai conservé de ces premiers arrivés un très-vague souvenir. Je sais seulement que parmi eux se trouvaient deux Allemands, qui disparurent assez vite, un Brésilien, et enfin Van Cutsem, un Belge avec lequel je me liai très–intimement par la suite. C’était un aimable et charmant garçon : il avait commencé l’architecture, l’avait abandonnée pour entrer à l’atelier de M. Ingres, et, s’il avait continué la carrière des arts, il aurait pu, j’en suis convaincu, y tenir une place honorable ; ses dessins étaient pleins de finesse et d’élégance. Mais malheureusement, ou heureusement, lui seul peut prononcer, un événement vint changer tous ses projets. Son père, qui tenait à Bruxelles le plus célèbre et le meilleur hôtel