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VI

PREMIERS ESSAIS DE PEINTURE.


Nous commencions, plusieurs de mes camarades et moi, à éprouver un désir très-grand de nous voir une palette à la main. Nous étions arrivés à faire passablement une figure dessinée, et M. Ingres ne parlait pas de peinture.

Le massier d’alors, brave garçon qui avait remplacé Pradier et qui avait déjà une certaine habileté acquise chez un autre maître, proposa à quelques-uns de nous de venir le dimanche dans l’atelier, dont il avait la clef, faire une étude peinte d’après un de nos camarades. Notre victime était un jeune garçon à la figure douce et blonde, fils de Pradier, le graveur, et qui mourut tout jeune, sans avoir même achevé ses études.

Lorsque cette proposition nous fut faite, nous eûmes un mouvement de joie, et d’une joie où il y avait un peu du fruit défendu ; aussi nous commençâmes tout de suite.

Je ne sais pas si les autres professeurs ensei-