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L’ATELIER DES ÉLÈVES.

agréablement, et, n’étaient les désespoirs fréquents devant la difficulté, et les remontrances assez vives de M. Ingres, je ne crois pas que, dans la vie, on trouve jamais un instant plus complétement exempt de vrais soucis que le temps passé à l’apprentissage du métier d’artiste. Les commencements mêmes ont un intérêt et un charme très-grands. On se crée les plus folles illusions, les plus hautes espérances, sans avoir, comme plus tard, la responsabilité de son œuvre devant un public souvent sévère. Aussi, rien de moins étonnant que cette quantité innombrable d’artistes en herbe, et la réglementation nouvelle de l’École des Beaux-Arts n’est pas faite pour la diminuer.

Le modèle arrivait en été à sept heures, posait jusqu’à midi ; en hiver, de huit heures à une heure, avec un quart d’heure de repos toutes les heures. Quatre francs pour les femmes, trois francs pour les hommes, tels étaient les prix d’alors.

Puisque j’ai prononcé le mot de modèle, je vais tâcher de donner l’idée de ce genre de métier aux gens du monde, qui en ont une généralement très-fausse.

Je parlerai peu des hommes, quoique le type de ces modèles fût assez curieux dans ce temps-là. Cadamour, Sévaux et le fameux Dubosc, qui