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sionnaire s’arrêta dans le magasin de monsieur Horace Dubois pour y acheter quelques effets. Le marchand lui dit qu’il désirait se procurer quelques-uns de ses livres et le pria de revenir le soir. Monsieur Cornu y retourna vers les six heures.

— Montrez-moi vos livres, lui dit Dubois ; je veux en acheter pour les revendre… Attendez !… mon commis va venir en acheter aussi.

Le commis arriva et examina les livres. Pendant ce temps le magasin s’était rempli de monde. « Je vis bien, écrit monsieur Cornu, que l’on voulait me faire de mauvaises affaires. Je priai poliment le commis de me remettre mes livres. Pour toute réponse il ouvrit le poêle et les brûla. Ce fut le signal de la persécution. »

En effet, le missionnaire est grossièrement insulté et on le dépouille de ses Bibles pour les brûler. Voulant couronner dignement l’infâme complot, les fanatiques poussent Cornu dehors par