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CHAPITRE IV.

MOMENTS DE RÉPIT.


Je reviens à mon récit. Le ciel était magnifique ; partout où la vue pouvait s’étendre, pas le moindre nuage. Nos deux capitaines se mirent en devoir de déterminer, à l’aide de leurs instruments, la distance qui nous séparait de notre destination. Ils nous apprirent bientôt que nous avions rétrogradé de cinq cents milles, et que nous ne pouvions être bien loin des îles qui entourent l’Écosse.

Il nous était impossible de continuer notre voyage, et, pour la seconde fois, nous mîmes le cap sur Liverpool. Autrement une mort certaine nous attendait. Le vent était favorable et le capitaine dirigea la course du vaisseau vers le sud-est, à la grande satisfaction de tous. Dire ce que nos amis malades souffrirent pendant les jours précédents est impossible. En proie aux tourments que donne le mal de mer, incapables de prendre de la nourriture, ils ressemblaient à des spectres