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me jetai à son cou, et nous nous embrassâmes avec larmes. « Où est monsieur Vernier ? » fut de suite notre question mutuelle. Notre réponse, à tous deux, fut négative. Nous ne l’avions point vu. Monsieur van Buren me raconta alors la manière dont le Seigneur l’avait lui aussi, arraché à la mort.

« Lorsque l’eau entra dans le vaisseau, me dit-il, je fus jeté hors de la cabine sur la table du salon. Comme il n’y avait que peu d’espace entre le plafond et cette table et que je ne pouvais me tenir debout, je cherchai de mes mains à droite et à gauche et je trouvai la fenêtre du pont. J’en brisai les barreaux avec l’aide de quelques personnes ; je montai le premier sur le pont et je fis monter les autres après moi. Comme vous j’y passai toute la nuit. »

Après que je lui eus raconté aussi de quelle manière j’avais été délivré, nous vîmes le capitaine Mason et plusieurs autres personnes sortir des cabines. Ni monsieur Vernier ni nos autres amis n’étaient visibles, et le capitaine n’en savait guère plus que nous à ce sujet. Tout à coup, nous aperçûmes quelques hommes sur le rivage. Un cri de joie partit du vaisseau, et nous leur fîmes signe de venir à notre secours. Ils semblèrent ne pas nous comprendre. Nous constatâmes alors qu’une assez grande dis-