la médecine reprendra le chemin du sanctuaire, elle fera ce que nous appellerions aujourd’hui des prodiges, et le médecin sera presque un apôtre. Quand donc aurons-nous des hommes complets et nous adresserons-nous à l’homme complet ?
Qui n’a eu, au moins une fois, le sentiment terrifiant de la multitude des possibles, et des menaces infinies que renferment tous les points de l’horizon et de l’espace ? La santé et le bonheur sont des merveilles fragiles et les mille germes de toutes les maladies comme de toutes les peines n’attendent, sous leur enveloppe brillante, qu’un accident pour s’épanouir, comme les mille semences invisibles qui flottent dans les airs n’attendent qu’un rayon ou une haleine pour prendre racine et fleurir.
Les hommes, comme le costume masculin, sont devenus vulgaires, laids et uniformes dans toutes les classes ; toute la grâce et la dignité de l’espèce semblent se réfugier dans l’autre sexe : regardez au théâtre ou dans la rue, dans les salons ou les ateliers, il en est partout de même. À quoi tient ce résultat ? Entre autres à deux causes : à l’extrême spécialisation des activités qu’amène un siècle d’industrie, et à la bassesse des pensées qu’engendrent les préoccupations perpétuelles d’un siècle d’argent. La race s’affaisse ainsi toujours plus vers