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J’aime ta beauté grave ;
Magique est le couchant,
D’or, de pourpre ou de lave ;
Mais pur, simple et suave,
N’est-il pas plus touchant ?

Océan, quand tu grondes,
Je t’admire, Océan,
Mais, tranquilles, tes ondes
Ont, deux fois plus profondes,
Plus de grandeur, géant !

Ni la brune oublieuse,
Dans l’œil ou dans le front,
Ni la blonde rieuse,
Ô belle sérieuse,
N’ont ton charme profond.



En toute créature
Dans l’art, temple de feu,
Dans l’homme et la nature,
Ton œil, ô vierge pure,
Cherche le doigt de Dieu.