Page:Amiel - Grains de mil, 1854.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 87 —


— L’œil cherche et lit.
— Lit-il toujours ? — Toujours il lit.
— S’il voit, il vit.

— Sa voix médit.
— Dit-il toujours ? — Toujours il dit.
— S’il parle, il vit.

— Son rêve il suit.
— Suit-il toujours ? — Toujours il suit.
— S’il pense, il vit.

— Son feu lui nuit.
— Nuit-il toujours ? — Toujours il nuit.
— S’il brûle, il vit.

— Son cœur gémit.
— Gémit toujours ? — Toujours gémit.
— S’il pleure, il vit.

— Tant qu’espoir luit….
(— Luit-il toujours ? — Toujours il luit.)
— Tout encor vit ;

— Mais lorsqu’il gît….
(— L’espoir gît-il ! — Hélas ! il gît !)
— Plus rien ne vit !