Page:Amiel - Jour à jour, 1880.djvu/16

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Acceptez-le tel qu’il se donne.
Il ne prétend rien démontrer
Et ne prêche rien à personne ;
Mon coeur simplement s’abandonne,
Qu'il chante ou soit prêt à pleurer.

Effeuillez cette humble guirlande
De gramens et de liserons,
De bruyères et de lavande
Cueillis au bois ou sur la lande ;
Effeuillez, puis nous causerons.

Dans mes pensers aux formes brèves,
Germés sans ordre, éclos sans art,
Comme au printemps les folles sèves,
Allez-vous de tel de vos rêves
Rencontrer l’ombre par hasard ?