Page:Amiel - Jour à jour, 1880.djvu/17

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En certaines pages moroses
Aurez-vous, amis pèlerins,
De votre mal surpris les causes,
Reconnu le pli de vos roses
Et la trace de vos chagrins ?

Mon âme, qui cherche à s’entendre,
A-t-elle eu la chance parfois,
Rendant ce que vous vouliez rendre,
De trouver l’accord grave ou tendre
Qui sonnait selon votre voix ?

Tant mieux ! Que mes accents sincères,
Chers inconnus, vibrent en vous :
Il est telles rimes légères,
Tels vieux ranz, tels refrains vulgaires
Que les échos rendent plus doux.

                     11 juillet 1879.