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Barbéel. Il fonda plusieurs autres couvents de Béguines. Ces religieuses n’étaient pas cloîtrées ; elles pouvaient quitter leur maison pour se marier et ne faisaient point de vœux ; elles composaient une communauté de filles dévotes soumises à une règle que l’on ne connaît pas.

Thomas de Chantpré parle de leurs mœurs et de leur piété avec l’éloge que méritent presque toutes les institutions naissantes. D’autres auteurs qui ont écrit un peu plus tard, sur la fin du treizième siècle, feraient croire que la première ferveur de ces béguines était déjà éteinte. Rutebœuf nous les représente comme des femmes inconstantes, qui renoncent facilement à leur communauté pour prendre un époux. Il suffit, dit-il, de porter le visage baissé et de très-larges robes pour être béguine. Il parle en divers endroits peu avantageusement de leurs mœurs. Je rapporterai de ce poète le couplet suivant :

Béguines a ou mont (au monde)
Qui larges robes ont,
Desous lor robes font
Ce que pas ne vous dis ;
Papelard et béguine
Ont le siècle honi.