loureuse aventure. Durolet, à l’arrivée du commissaire,
se tapit dans ses draps. Le gardien, fièrement
en chemise au milieu de la chambre, ressemblait
au père Jean par son audace. — Monsieur
le commissaire, nous sommes deux nouveaux débarqués ;
nous avons rencontré deux filles très-jolies,
qui nous ont engagés à venir chez elles ; nous
les avons très-imprudemment suivies ; comme nous
avions passé trois nuits dans la diligence, nous
étions fatigués, nous nous sommes couchés, et
pendant notre sommeil ces coquines nous ont
tout enlevé, et il se trouve que mesdemoiselles
Burlet sont rentrées chez elles, à ce qu’elles disent. —
Et c’est très-certain, s’écria tout le troupeau
femelle. — Cela peut être, mais nous n’en
sommes pas moins dévalisés. — Vos noms ? dit le
commissaire. — Paulet, Jacques-Martin, marchands
de bois à Rouen. — Vos papiers ? — Allez les demander,
dit Jérôme, à celles qui ont pris nos habits.
— Je commence à démêler le mystère, dit le magistrat ;
vous êtes, mesdemoiselles, nouvellement
emménagées ici ? — Il y a quinze jours. — Les princesses
qui y demeuraient avant vous auront gardé
une clef. — Voilà le fin mot, dit le propriétaire. —
Mademoiselle, pardon de la peur que nous vous
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