faut que je sois bien sûre qu’il a réellement le
dessein de l’épouser. — On n’en peut pas douter,
si cela n’est déjà fait. — Comment ! — Rien de plus
certain, car il l’a enlevée hier… — Que dites-vous
là, ma fille enlevée !… ah ! la malheureuse, elle a
juré de me faire mourir de chagrin… Et où est-elle ? —
Je n’en sais rien, mais nous le saurons
bientôt ; tranquillisez-vous ; laissez-moi le soin de
cette affaire. — Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! ma fille
enlevée ! et comment mademoiselle Précieux a-t-elle
pu se prêter ?… oh ! qu’elle ne pense pas s’en
tirer de cette manière-là ; je vais la dénoncer à la
police. — Non, madame, vous n’en ferez rien. — Et
pourquoi ? — Parce que je ne veux pas, ou je romps
avec vous. Allez-vous faire un éclat, tandis que
tout peut se passer à l’amiable ? Le chevalier Fontaine
n’a d’autre but que de vous contraindre à
consentir à leur mariage. Dès qu’il apprendra que
vous ne vous y opposez pas, il sera facile de savoir
ce qu’ils sont devenus. Donnez-moi votre parole
de demeurer tranquille, et je me charge de tout.
Je vais de ce pas chez madame Fontaine ; elle saura
bien où est son fils. — Oh ! la malheureuse ! s’écriait
madame Moreau, que ne l’ai-je étranglée comme
je le voulais. — Encore de la colère, de la fureur !
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