aperçut le père Séraphin sur un rocher qui s’avançait
au-dessus des flots. Celui-ci, qui ne se
doutait pas qu’Adélaïde l’eût nommé à son frère,
l’embrassa très-affectueusement. Séraphin lui demanda
des nouvelles de Joséphine. — Elle se porte
bien, répondit le vindicatif capucin ; mais vous,
pourriez-vous me dire comment se porte Adélaïde ?
— Je crois que tu dois le savoir mieux que moi,
puisqu’elle est ta sœur. — Comment as-tu pu croire
que je pardonnerais de l’avoir exposée à la risée
publique, par l’événement qui a fait rompre son
mariage ? — Quoi ! elle t’a dit que c’est moi ? — Oui,
sûrement elle me l’a dit ; tu dois t’attendre à mon
ressentiment. — Bon ! tu plaisantes, et ne te devais-je
pas cette espiéglerie pour n’avoir pas tenu tes
conventions ? Si tu m’avais laissé partager ton
bonheur avec Joséphine, je n’aurais pas cherché
à séduire ta sœur ; mais enfin c’est une chose
faite. — Que je trouve très-mauvaise. — Je ne m’en
soucie guère. — Ah ! tu ne t’en soucies pas, répéta-t-il
en lui sautant à la barbe ; je t’apprendrai les
égards qu’on se doit quand on porte la même
robe. Séraphin voulut se défendre.
Ils étaient arrivés sur la pointe du rocher en se tenant à bras-le-corps. Durolet était beaucoup