Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/227

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que j’avais prises pour réparer son honneur déjà flétri par un moine, pussent réparer cette faute. Je ne puis à présent espérer un mariage honnête ; mais l’argent peut tout. Compte-moi tout-à-l’heure soixante mille livres pour sa dot. Ne crois pas cependant que je regarde cet argent comme le prix de ton infamie, mais parce que je ne puis la marier qu’avec cette somme. — Je ne demande pas mieux, dit le père Jérôme, qu’à cela ne tienne. Et tirant de son secrétaire vingt mille écus en traites sur les meilleures maisons de l’Europe, il les remit à son terrible confrère. — Ce n’est pas tout, lui dit-il, je n’entends pas que ma sœur croupisse dans le désordre ; ainsi, sans que vous la voyiez une seule fois, partez pour Rome, où vous appelle à ma place l’ordre du général que voici. Vous ne me l’aviez fait obtenir que pour vous livrer à vos infâmes projets sur ma sœur ; et moi je l’ai demandé pour vous afin de la tirer de vos griffes. — Mais pensez donc. — Voulez-vous répliquer, dit-il en lui montrant toujours la raison du plus fort ; cela sera bientôt fait. Partez pour votre sûreté temporelle, et tâchez d’en tirer parti pour votre réconciliation avec celui qui vous demandera compte de vos dérèglements. Un moine vieux