Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/228

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capable d’une pareille conduite est odieux à la terre et au ciel. — Est-il possible, mon cher Durolet, que vous me traitiez avec une semblable rigueur ? Mais pensez donc que je puis vous perdre. — Je vous en défie, je n’ai jamais donné prise sur moi ; et si je disais un mot à la police, si je prouvais, comme il m’est très-facile, qu’Adélaïde n’est point votre nièce, je vous ferais pourrir dans un cul de basse-fosse. Le père Jérôme vit bien qu’il n’y avait pas à balancer ; il assembla le chapitre, lut l’obédience du général qui le nommait assistant à Rome, et Durolet procureur-général à sa place, et partit dès le soir par la diligence de Lyon. Son confrère, sous prétexte de lui rendre les soins de l’amitié ne le quitta point qu’il ne fut en voiture.

Durolet ayant fait partir l’amant suranné de sa sœur, il ne lui restait plus qu’à la marier et à punir Joséphine ; mais il crut devoir dissimuler ses projets et donner à ses aimables friponnes le plaisir de croire qu’elles le trompaient facilement. Le séjour qu’il avait fait en Italie avait ajouté à la passion de la vengeance qui existait dans son cœur le raffinement et la patience qu’ont les peuples qui l’habitent pour punir les offenses qu’on leur fait.