Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/235

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de parler quelquefois de moi à ma chère Adélaïde. Je ne l’accuse point d’un abandon que je ne veux point attribuer à l’oubli, ni à l’indifférence, et qu’elle a cru devoir à sa réputation. Puisse mon exemple dans le malheur lui être aussi utile qu’il lui avait été pernicieux dans nos jours de plaisir, qui se sont évanouis comme un songe. »

Lorsque Durolet se fut vengé de Joséphine en la faisant enfermer à Sainte Pélagie, il se livra journellement aux plus sérieuses réflexions ; il se rappelait la suite de sa vie depuis qu’il avait embrassé la vie monastique ; il ne s’envisagea plus qu’avec horreur, et cherchant inutilement le sommeil pour écarter ses mortelles inquiétudes, il ne pouvait rencontrer le repos. Des songes terribles ajoutaient aux tourments de ses premiers remords. Il croyait voir Joséphine lui reprochant cette cruelle hypocrisie dont il avait couvert ses projets de vengeance contre elle. Il se rappelait à quelle ignominie il l’avait livrée, pour la punir des fautes dont il était cause ; et se réveillant le front couvert d’une sueur froide, il forma la résolution d’adoucir au moins le sort de cette infortunée en engageant son époux à changer le lieu de sa réclusion dans un couvent honnête, où elle pourrait