Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/242

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On prétend que l’abbaye de Maubuisson, dont l’abbesse était alors Angélique d’Estrées, sœur de Gabrielle, maîtresse de Henri IV, servit de logement à la cornette du roi pendant tout le temps que dura le siége. Daubigné et Sauval disent que pendant le siège de Pontoise il demeura dans ce couvent huit religieuses que la v… retenait, et cinq qui étaient en couches.

Lorsque Henri IV fit le siége de Paris, il se campa sur la montagne de Montmartre. Quelques religieuses se réfugièrent à Paris, et y oublièrent leur règle et leurs devoirs. Celles qui restèrent accueillirent si bien le roi et ses officiers qu’on appelait cette abbaye le magasin des engins de l’armée ou l’académie des p.... de l’armée. Henri IV l’appelait son monastère et disait qu’il en avait été religieux. Il y devint amoureux d’une sœur nommée Marie de Beauvilliers, qu’il conduisit à Senlis, l’avouant publiquement pour sa maîtresse ; mais ce roi, frappé des charmes de Gabrielle d’Estrées, oublia bientôt la jeune religieuse qui, se voyant délaissée, revint à Montmartre, dont elle devint abbesse quelque temps après. Sauval assure qu’il lui a entendu dire qu’en 1598, la communauté n’avait que deux mille livres de rente,