Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/246

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cette pudeur naturelle à notre sexe, afin de se les rendre dans la suite plus complaisantes.

Je puis dire, comme en ayant une connaissance assurée, que trois novices, prêtes à faire profession, ayant été vers le père N…, confesseur, pour être instruites à cette sainte action, il leur fit cent cajoleries, et leur donna à chacune un gage de son amitié, les obligeant de les porter sur elles ; il leur conseilla fort de prendre de bons amis, leur disant que cela était commode pour eux, et divertissant pour elles… Il les instruisit de la manière qu’il faut se conduire dans ces amitiés. Il en demanda une des trois en particulier, pour lui déclarer l’inclination qu’il avait prise pour elle… Il dit à un autre père, qui trouvait aussi cette novice à son gré, qu’il n’eût rien à y prétendre, qu’il l’avait retenue pour lui, etc.

D’autres religieuses firent à peu près les mêmes déclarations sur le même sujet ; mais l’une ajoute que pour avoir journellement ces novices à son parloir, ce père se plaignait à la mère-abbesse de leur peu de vocation, afin de la déterminer à les lui envoyer plus souvent.

Les cordeliers ne négligeaient aucun genre de séduction pour soumettre à leurs désirs, les jeu-