Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/247

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nes religieuses qui résistaient encore. « Leur passion les a portés, dit le factum, jusqu’à cet excès qu’ils leur ont donné les Maximes d’amour, l’École des filles, le Catéchisme d’amour, qui sont des écrits abominables… Ils leur ont même donné des livres de magie pleins de mille curiosités et de mille recherches infâmes et diaboliques ; l’un d’eux a été brûlé pour avoir donné à une fille un chiffre pour écrire des ordures.

« On les a ouï, dit une déposante, à la grille un nombre infini de fois, chanter devant les religieuses et leur apprendre des chansons déshonnêtes et on ne pouvait presque y aborder en leur présence, qu’on n’entendît une sottise.

« Une fois, en bonne compagnie, sur le refus qu’une religieuse fit de passer ses doigts à un moine qui les lui demandait, il se moqua fort d’elle, et lui dit qu’elle devait savoir que depuis la ceinture jusqu’au haut, elle appartenait tellement au bon ami qu’elle ne devait lui en refuser ni la vue ni l’attouchement. Nos mères m’ont assurée que les cordeliers leur donnaient pour leçon à bien pratiquer, que le sein, la bouche et la main devaient être à un ami. »

Mais cela ne suffisait pas à ces moines ; continuons.