Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 21 —


leur ressentiment leur prescrit ; et quand elles viendraient m’en faire la déclaration, je ne les en blâmerais pas.

J’ai été toujours vertueuse, dit alors cette dame, je me suis toujours conduite avec toute l’honnêteté possible ; mais je perdrai dorénavant toute sorte de considération, et ne garderai plus aucunes mesures. Je suis en droit de tout faire contre mon mari, et quand l’occasion s’en présentera, je ne m’en abstiendrai plus. Il y a un an et plus qu’il ne m’a touchée ; mais je jouirai avec un autre des douceurs que je ne puis goûter avec lui.

Le fourbe capucin n’a garde de laisser échapper une occasion si favorable ; au commencement il combat mollement les emportements de la dame avec des exemples pernicieux ; et, excitant ainsi le désir de la vengeance de cette femme, il l’amène au point où il veut en venir. Il y a longtemps, aimable dame, que je vous adore en secret, mais jamais je n’ai trouvé une occasion favorable de vous avouer le feu qui me consume ; enfin, le ciel favorable à mes vœux me fournit cette occasion opportune. Je vous conjure, adorable… de ne pas retarder le moment de mon

  AMOURS. TOME 1.
2