Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/290

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sur tous les visages l’espoir et la confiance en la miséricorde infinie de Dieu. On attendait avec impatience chaque parole consolante qui sortait de la bouche du prédicateur, et bientôt, en écoutant sa voix mélodieuse, chacun se crut transporté dans ces heureuses régions qu’il dépeignait à l’imagination avec des couleurs si vives et si brillantes.

Quoique le sermon eût été fort long, il ne se trouva personne qui ne regrettât d’en entendre déjà la péroraison. Après que le moine eut cessé de parler, on gardait encore le silence ; mais ce charme venant insensiblement à se rompre, l’admiration générale éclata ; on se porta en foule autour de la chaire, comme il en sortait ; on le complimenta, on le combla de bénédictions, on se jeta à ses pieds, on baisa respectueusement le bas de sa robe. Le saint homme traversa la foule, lentement et les mains croisées sur sa poitrine, jusqu’à la porte qui conduisait de l’église à son couvent. Après avoir monté quelques marches, se tournant vers ceux qui le suivaient, il leur adressa quelques mots de reconnaissance et d’exhortation. Tandis qu’il parlait, il laissa tomber comme par hasard le rosaire qu’il tenait à la main. La multitude