murs d’un couvent, ne peut avoir trouvé l’occasion
de mal faire, quand même il en aurait eu la
volonté ; mais à présent que, par les devoirs de
son état, il va se trouver obligé de sortir de
temps en temps de sa retraite, de voir un peu le
monde qui lui est encore inconnu, il faut voir
comment il soutiendra cette épreuve.
— Oh ! j’espère qu’il la soutiendra glorieusement.
— Je l’espère aussi, mademoiselle ; et l’intérêt que vous prenez à ses succès, s’il en était instruit, serait sans doute pour lui un grand motif d’encouragement. Tout annonce d’ailleurs qu’il est né pour faire exception à la règle générale, et l’envie chercherait en vain à noircir son caractère.
— Vous me faites, monsieur, beaucoup de plaisir en me donnant cette assurance. Je suis charmée de pouvoir me livrer sans crainte au sentiment qu’il m’inspire, et j’aurais été bien fâchée si vous m’eussiez conseillé d’y résister. Ma tante, monsieur, dit que le père Ambrosio est un homme irréprochable ; engagez, je vous prie, maman à le choisir pour notre confesseur.
— Pour notre confesseur ? reprit Leonello ; c’est ce que je ne ferai pas, soyez-en sûre. Je ne l’aime point, moi, votre père Ambrosio ; il a l’air trop