Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/295

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— Mes propositions… je vous assure, signora…

— Oui, monsieur, je veux bien croire que votre empressement est sincère, et je sens quelle peut être votre impatience ; mais réellement je désire que vous me donniez un peu de répit. Ce serait de ma part un procédé peu délicat que d’accepter dès la première entrevue l’offre de votre main.

— Madame, je vous donne ma parole d’honneur…

— Allons, monsieur, ne me pressez pas. Si vous m’aimez, je regarderai votre condescendance pour mes volontés comme une preuve de votre amour. Vous recevrez demain matin de mes nouvelles. C’est tout ce que je puis vous accorder aujourd’hui. Adieu ; mais je voudrais, messieurs, savoir le nom de l’un et de l’autre.

— Mon ami, répondit Lorenzo, est le comte d’Osario, et moi l’on me nomme Lorenzo de Medina.

— Don Lorenzo, j’informerai ma sœur de vos offres obligeantes et vous ferai connaître le résultat de notre conversation. Où puis-je vous adresser ma lettre ?

— Au palais de Medina ; c’est le lieu de ma résidence.

— Il suffit. Adieu, messieurs ; et vous, monsieur le comte, modérez, je vous prie, l’excessive ardeur