tion vinrent présenter à son imagination des scènes
plus vives. Lorenzo rêva qu’il venait d’être
transporté tout à coup au lieu même où il se trouvait
réellement, c’est-à-dire dans l’église des dominicains ;
mais ce lieu n’était plus ni sombre ni
solitaire. Un grand nombre de lampes d’argent
éclairait la nef et les ailes de l’église, que remplissaient
également le son mélodieux de l’orgue et
les chants religieux du chœur. L’autel était décoré
comme aux fêtes solennelles et entouré de la plus
brillante compagnie. Au pied de l’autel était Antonia,
parée de la robe nuptiale et de tous les
charmes de la modestie virginale.
Partagé entre l’espoir et la crainte, Lorenzo considérait attentivement ce spectacle. Aussitôt une porte s’ouvre, et il voit entrer, suivi d’un grand nombre de moines du même ordre, le prédicateur qu’il avait écouté avec tant d’admiration. Ambrosio s’approche d’Antonia : Je ne vois point, dit-il, votre futur époux ; où est-il ?
Antonia regarde autour de l’église. Lorenzo fait involontairement quelques pas en avant ; elle l’aperçoit, rougit et lui fait signe d’approcher. Le jeune homme court se jeter à ses pieds. Après l’avoir considéré quelques instants : — Oui, s’é-