Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/306

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— À quel propos, monsieur, venez-vous vous jeter sur moi avec tant de violence ?

— Ah ! c’est vous, Medina, dit l’autre, qu’à sa voix Lorenzo reconnut pour être don Christoval ; félicitez-vous, mon cher, de n’avoir pas encore quitté l’église. Entrons, entrons, elles vont venir toutes, et nous les verrons.

— Elles vont venir ; et qui donc ?

— La vieille poule et ses petits poulets sont en chemin ; rentrons, vous dis-je, et je vais vous expliquer tout cela.

Ils rentrèrent l’un et l’autre dans l’église et allèrent se cacher précipitamment derrière la statue de saint Dominique.

— À présent, dit Lorenzo, puis-je prendre la liberté de vous demander ce que signifient cette grande précipitation, ces transports ?

— Une aventure délicieuse. L’abbesse de Sainte-Claire et tout son jeune troupeau sont en chemin pour se rendre ici. Vous devez savoir que le très-dévot Ambrosio a fait vœu, ce dont le ciel soit loué, de ne jamais sortir des murs de son couvent. Cependant, tous nos couvents de femmes les plus distingués le veulent pour confesseur. Les religieuses sont donc obligées de se rendre aux Domi-