Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/309

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— Une intrigue clandestine avec ma sœur ! J’espère que quelqu’un va m’en rendre raison à l’instant même.

L’honneur espagnol ne pardonne pas une offense de cette nature. Toute la procession étant entrée dans la chapelle du confessionnal, l’inconnu sortant alors du lieu où il était caché gagnait promptement le portail ; mais avant qu’il pût l’atteindre il se sentit arrêté par Médina, qui s’était porté sur son passage. Il fit un pas en arrière en enfonçant son chapeau sur ses yeux.

— Ne cherchez pas à m’éviter, s’écria Lorenzo, je veux savoir qui vous êtes et quel est le contenu de cette lettre.

— Le contenu ? reprit l’inconnu ; et de quel droit me faites-vous cette question ?

— Je vous le dirai une autre fois. En ce moment répondez à ma demande ou mettez-vous en garde.

— J’aime mieux accepter votre dernière proposition, dit l’autre ; allons, monsieur, je suis en garde.

Tous les deux avaient en effet mis l’épée à la main, et Lorenzo attaquait en furieux. Mais Christoval, qui était plus de sang-froid, se précipita entre eux et les sépara en s’écriant :

— Arrêtez, Médina, arrêtez. Y songez-vous ?