Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/349

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vivacité, elle était beaucoup plus vieille que lui.

En dépit de sa mauvaise volonté, Marguerite se mit à préparer le souper, tandis que Baptiste s’entretenait gaiement avec moi sur différents sujets. Le postillon, à qui l’on avait donné quelques verres d’eau-de-vie, se disposait à partir pour Strasbourg, et me demanda si je n’avais pas d’autres ordres à lui donner.

— Partir pour Strasbourg ! s’écria Baptiste, vous n’irez pas cette nuit.

— Je vous demande pardon ; si je ne vais pas chercher des ouvriers, comment monsieur fera-t-il demain pour se mettre en route ?

— Oui, vous avez raison ; je ne songeais pas à la voiture ; mais au moins vous souperez ici auparavant ; cela ne vous retardera pas de beaucoup, et monsieur me paraît avoir trop bon cœur pour vous laisser partir avec l’estomac vide par une nuit si froide.

Je consentis volontiers à la proposition de Baptiste, et je dis au postillon qu’il m’était assez indifférent d’arriver le lendemain à Strasbourg une heure plus tôt ou plus tard. Il me remercia, et sortant avec Stephano, il mit ses chevaux dans l’étable du bûcheron. Baptiste les suivit jusqu’à la