Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/356

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— Comment ! dit la baronne, est-ce qu’il y a des voleurs ?

— On le dit, madame ; pour moi, j’ai passé dans la forêt à toute heure et je n’en ai jamais rencontré.

Marguerite revint dans ce moment ; ses beaux-fils l’entraînèrent dans un coin de la chambre et chuchotèrent avec elle durant quelques minutes ; par les regards qu’ils jetaient sur nous de temps en temps, je conjecturai qu’ils lui demandaient ce qui nous avait amenés dans la maison.

Pendant qu’ils parlaient à Marguerite, la baronne exprimait ses craintes sur l’inquiétude où serait son époux en ne la voyant pas revenir. Elle avait eu dessein d’envoyer un de ses gens au baron pour le rassurer ; mais ce qu’on venait de dire sur les dangers de la forêt ne lui permettait plus d’user de ce moyen. Claude la tira d’embarras ; il fallait absolument, lui dit-il, qu’il allât à Strasbourg cette nuit, et si madame voulait lui confier une lettre, il la remettrait fidèlement.

— Et comment se fait-il, observai-je à Claude, que vous n’ayez aucune crainte de rencontrer les brigands ?

— Hélas ! monsieur, un pauvre homme, chargé