Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/357

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d’une famille nombreuse, ne doit pas pour un petit danger sacrifier un bénéfice certain ; car peut-être que monseigneur le baron me donnera quelque chose pour ma peine. D’ailleurs, je n’ai rien à perdre que ma vie, et cela ne vaut pas la peine d’être pris par les voleurs.

Je trouvai son raisonnement très-mauvais, et je lui conseillai d’attendre jusqu’au lendemain matin ; mais la baronne ne me secondant pas, je fus forcé de ne pas insister davantage. La baronne de Lenderberg, comme j’en ai été convaincu par la suite, avait depuis longtemps pris l’habitude de sacrifier l’intérêt des autres au sien propre, et le désir qu’elle avait d’envoyer Claude à Strasbourg lui fermait les yeux sur les dangers de cette course. Il fut donc arrêté que Claude partirait tout de suite. La baronne écrivit un mot à son époux et moi à mon banquier pour le prévenir que je n’arriverais à Strasbourg que le lendemain. Claude prit ces lettres et partit.

La baronne déclara que ce voyage l’avait extrêmement fatiguée, attendu qu’elle venait de loin et que les postillons avaient eu la maladresse de s’égarer longtemps dans la forêt ; puis s’adressant à Marguerite, elle la pria de trouver bon qu’elle

  AMOURS. TOME 3.
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