Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/363

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n’arrivent à temps, il nous faudra, malgré nous, laisser partir demain ces voyageurs sans la plus légère égratignure.

Il est bien malheureux que les postillons qui ont amené la baronne soient précisément ceux de nos camarades qui ne s’entendent pas avec nous. Mais ne craignez rien, ami Baptiste, dans une heure je serai à la caverne ; il n’est encore que dix heures, et à minuit vous verrez arriver la troupe. Jusque-là, prenez garde à votre femme ; vous savez combien elle a de répugnance pour notre genre de vie ; elle peut trouver quelque moyen d’informer de notre dessein les domestiques de la baronne.

— Oh ! je suis sûr de son silence ; elle me craint trop, elle aime trop ses enfants pour oser trahir mon secret. D’ailleurs, Jacques et Robert ne la perdent pas de vue, et on ne lui laisse pas mettre le pied hors de la maison. Les domestiques sont tranquillement établis dans la grange. J’aurai soin de tenir tout paisible jusqu’à l’arrivée de nos amis. Si j’étais sûr que tu les trouvasses, nous nous déferions à l’instant même des deux étrangers ; mais comme il est possible qu’ils ne soient plus à la caverne, j’aurais à craindre d’être forcé demain par les domestiques de leur représenter leurs maîtres.