Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/364

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— Et si quelqu’un des voyageurs venait à découvrir votre dessein ?

— Alors il n’y a plus à balancer. Nous poignarderions ceux qui sont entre nos mains, et nous ferions en sorte de surprendre les autres dans la grange. Cependant, pour prévenir tant de risques et d’embarras, cours à la caverne, les voleurs ne la quittent jamais avant onze heures, et si tu fais diligence tu peux arriver à temps pour les avertir.

— Vous direz à Robert que j’ai pris son cheval ; le mien a cassé sa bride et s’est échappé dans le bois. Quel est le mot d’ordre ?

— La récompense du courage.

— Cela suffit ; je cours à la caverne.

— Et moi, je vais rejoindre mes hôtes, de peur qu’une trop longue absence ne leur fasse naître quelque soupçon. Adieu, et ne perds pas de temps.

Ces dignes associés se séparèrent ; l’un alla du côté de l’écurie et l’autre prit le chemin de la maison.

Je vous laisse à juger tout ce que j’avais dû éprouver et sentir pendant cet entretien, dont aucune syllabe ne m’était échappée. Je n’osais me livrer à mes réflexions. Je n’apercevais aucun