Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/374

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maîtres, et le butin est à nous. Si Claude ne les trouve pas à la caverne, il faudra prendre patience et souffrir que cette proie nous échappe. Ah ! garçons, garçons, si vous étiez arrivés seulement cinq minutes plus tôt, c’en était fait de l’Espagnol, et les deux mille pistoles étaient à nous. Mais vous ne venez jamais quand vous êtes attendus ; vous êtes les coquins les plus maladroits.

— Bon ! bon ! mon père, répondit Jacques, si vous aviez voulu m’en croire tout cela serait fini à présent. Vous, Robert, Claude et moi, quand ces étrangers auraient été deux fois plus forts, je vous réponds que nous en serions venus à bout. Quoiqu’il en soit, Claude est parti ; il est trop tard pour y penser à présent. Il nous faut attendre patiemment l’arrivée de la troupe, et si les voyageurs nous échappent cette nuit nous saurons bien les retrouver en route demain.

— Sans doute, sans doute, dit Baptiste. Marguerite, avez-vous donné aux deux femmes de chambre de cette drogue assoupissante ?

— Oui.

— Ainsi tout va bien. Courage, garçon, quelque chose qui arrive vous n’aurez pas à vous plaindre. Nul danger à courir, beaucoup à gagner et rien à perdre.