Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/375

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En ce moment j’entendis un grand bruit de chevaux. Oh ! combien ce bruit fut terrible à mon oreille ! Une sueur froide coula sur mon front, et je sentis approcher toute la terreur de la mort.

— Dieu puissant, ils sont perdus ! s’écria la compatissante Marguerite avec l’accent du désespoir ; et cette exclamation n’était pas propre à me rassurer.

Par bonheur, le bûcheron et ses deux fils étaient trop occupés de leurs amis qui arrivaient pour faire attention à moi, autrement la violence de mes agitations leur aurait fait voir que mon sommeil était feint.

— Ouvrez, ouvrez, crièrent plusieurs voix en dehors de la maison.

— Oui, oui, répondit Baptiste avec beaucoup de joie ; ce sont nos amis, pas de doute. À présent le butin est assuré ; et vite, garçons, vite, conduisez-les à la grange, vous savez quelle y doit être votre occupation.

Robert se hâta d’ouvrir la porte.

— Mais avant tout, dit Jacques prenant ses armes, laissez-moi achever ces dormeurs.

— Non, non, répliqua son père ; courez à la grange où l’on vous attend. Je me charge de